Conger repos bien merité a bientot mes amis et mes amies , je reprends dans 15 jours gros bisousssss a toutes et tous .
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Par Rim Mathlouti
Depuis sa première édition en 2005, le Sidaction revient régulièrement sur les petits écrans du Maroc pour sensibiliser la population à l'épidémie. Une thématique pas toujours facile à aborder dans le pays.
Une photo du studio Harcourt parisien, Gad Elmaleh en noir et blanc tenant devant son œil un bandeau sur lequel on peut lire «Tu peux donner où fermer les yeux». En arabe la formule de politesse n‘existe pas, tout le monde se tutoie mais les séropos continuent de vivre en marge de la société, beaucoup ignorent encore leur maladie.
Le pays musulman parle, entend parler du sida
Au Maroc, l'opération Sidaction a commencé le 6 décembre à travers une campagne d'affichage, des spots à la télévision et à la radio. Mais l'émission de 3 heures 30 diffusée hier, vendredi 17 décembre, en direct sur la chaine marocaine 2M en était le point d'orgue.
Sa première édition en 2005 avait suscité l'émoi des Marocains, grands consommateurs de programmes télévisés qui écoutaient pour la première fois des témoignages de personnes porteuses du virus. Des femmes, des hommes, racontaient à visage découvert leur souffrance liée à la maladie, à la stigmatisation et au rejet de la société. Depuis cette date, tout les deux ans, grâce au Sidaction et particulièrement à l'émission, le pays musulman parle, entend parler, écoute des témoignages et obtient des réponses à ses questions concernant le sida.
25 000 séropositifs qui l'ignorent
Le Sidaction Maroc organisé en partenariat avec Sidaction France, a vu le jour grâce à l'ALCS, l'association de lutte contre le sida au Maroc un exemple souvent cité dans les autres pays arabes. Choumicha, reine des émissions de cuisine marocaine a animé la soirée en arabe tandis qu'Ali Badou plus connu en France a assuré la version française pour cette édition 2010. Le parrain Gad Elmaleh et d'autres stars internationales et nationales se sont succédés, des reportages, des témoignages ont une fois de plus permis d'aborder le sujet.
Pour Le professeur Hakima Himmich Présidente fondatrice de L'ALCS «Le Sidaction Maroc est très important pour la lutte contre le sida. L'épidémie continue de progresser. Chiffre inquiétant, on estime qu'au moins 25 000 personnes sont séropositives sans le savoir dans notre pays. C'est l'occasion de faire entrer dans chaque foyer marocain la réalité du sida. Des thématiques pas très faciles, comme l'usage de drogues ont été abordés. Nous voulons promouvoir plus de solidarité et plus de générosité dans notre société». En effet, une récente étude montrent une prévalence de 39 % pour le VIH et 90 % pour l'hépatite C chez les usagers de drogues injectables dans certaines régions du pays.
Des donneurs dans l'âme
L'événement a également pour objectif de lever des fonds, l'appel aux dons a commencé depuis plusieurs jours. Ils serviront à financer le travail de l'association sur le terrain, l'accompagnement des malades et l'accès au soin.
«Les Marocains sont des donateurs dans l'âme ; cela fait partie de notre culture. Ceci étant dit, il faut reconnaître que c'est souvent plus dur pour des causes jugées difficiles ; évidemment, le VIH continue à susciter des représentations ou des préjugés. D'où l'importance d'une mobilisation comme la nôtre, sans ça nous n'aurions que peu de dons spontanés.» ajoute Hakima Himmich. Reste à savoir si les marocains répondront concrètement aux appels cette année encore.
Vous pouvez faire un don sur: www.alcsmaroc.ma
src tetu.com
Par Habibou Bangré
ENQUÊTE. Dans ce pays du Maghreb, l'amour lesbien semble tellement inimaginable que celles qui s'y adonnent bénéficient d'une certaine tranquillité. Mais gare à celles qui prennent le risque de vivre leur homosexualité au grand jour...
Riham, Amira et Jacky sont marocaines et lesbiennes, et cela peut leur coûter cher. Jusqu'à trois ans de prison, sans compter l'exclusion familiale et les attaques physiques et verbales. Comment vivre son amour dans un tel climat? Une seule option: la discrétion. «J'ai toujours senti que j'étais attirée par les filles, raconte Riham*, pétillante adolescente marocaine. A l'âge de 12 ans, j'ai rencontré une amie qui était lesbienne et qui est tombée amoureuse de moi. J'ai voulu essayer cette relation et je me suis aperçue que mes sentiments pour elle étaient réels… C'était ma première expérience.»
Une expérience illégale. Dans le Royaume chérifien, l'homosexualité est passible de trois ans de prison et la société perçoit d'un mauvais œil les relations gays et lesbiennes - les jugeant proscrites par l'islam, la religion d'Etat.
Difficile de se rencontrer
En conséquence, les femmes, comme les hommes, peinent à trouver une moitié. Et ce même si «dans cette société qui n'autorise pas le contact entre des personnes de genre différent, il est plus facile de trouver une intimité avec une personne de son sexe», relève Jacky*, l'une des administratrices du groupe lesbien Menna w Fena («De nous et en nous», en arabe).
Un paradoxe qui peut se révéler frustrant. Très frustrant. «Beaucoup de lesbiennes aiment aller au hammam juste pour voir des femmes nues. Personnellement, je n'aime pas faire ça et je ne pense pas que le hammam soit un lieu pour rencontrer ou connaître des lesbiennes», explique Amira*, 19 ans.
Lesbiennes invisibles
Où draguer? Faute de lieu dédié, on se rabat sur les cafés, les night clubs… bondés d'hétéros. Pas simple. Résultat, «la plupart des filles rencontrent leur copine sur Facebook ou sur d'autres sites. Il y a aussi le réseau, comme les amies qu'on a en commun», raconte Riham, qui entretient une relation longue-distance sur le Web avec une Egyptienne.
Quant à la sexualité, le Dr Mohamed Maidine, sexologue à Casablanca, estime que les mithliya («lesbiennes», en arabe) sont mieux loties que les gays. «Une fille peut se rendre chez une copine sans qu'il y ait de soupçon sur des relations sexuelles», résume-t-il. Peut-être parce que ces relations sont totalement occultées.
«L'imaginaire populaire au Maroc n'envisage pas que les femmes puissent avoir une sexualité en dehors de l'homme.»
Séquestrations ou mariages forcés
«Très souvent, quand on parle de l'homosexualité, on pense plus aux hommes qu'aux femmes, observe la sociologue Sanaa El Aji. Ces dernières étant considérées comme objet sexuel désiré, l'imaginaire populaire n'envisage pas qu'elles puissent avoir une sexualité en dehors de l'homme, qu'elles puissent avoir des envies et désirer elles aussi…»
Dans ce contexte de répression et d'invisibilité, certaines refoulent leur sexualité – avec à la clé de graves troubles psychiques. Riham et Amira, elles, ont choisi de concilier, tant bien que mal, leur religion et leur sexualité. Mais sans sortir du placard ou confirmer les doutes des leurs. Car, outre la prison et l'exclusion familiale, celles qui bravent l'ordre établi ou sont outées risquent la discrimination, les brimades, les attaques physiques ou verbales. Autre violence: «Les proches peuvent enfermer la fille à la maison ou considérer que sa sexualité est un péché et la pousser à se marier pour résoudre le problème», raconte Jacky, 23 ans.
Communauté en ligne
Une situation que la militante a peut-être frôlée. En couple depuis quatre ans, elle avait un jour confié la nature de son amour à un proche «parce qu'il n'était justement pas marocain, arabe ou musulman, mais européen». Erreur. Son confident s'est empressé d'avertir toute sa famille. Réactions: alors que sa grand-mère et ses tantes ont plaidé le droit à la vie privée, son oncle l'a vilipendée à coups de versets du Coran…
Menna w Fena, émanation du groupe LGBT Kifkif, s'est précisément formé pour faire comprendre que l'homosexualité «n'est pas une défaillance sexuelle des femmes». Son site propose diverses informations, un espace de discussion et une assistance téléphonique le mardi soir – injoignable chaque fois que TÊTUE a composé le numéro.
Partir ou lutter
A terme, Menna w Fena espère surtout obtenir des droits pour les mithliya. Pessimiste, Jacky pense que «cela prendra plusieurs décennies» avant qu'elles ne soient réellement prises en compte. Elle envisage donc de quitter son pays, fatiguée de composer avec sa famille et celle de sa partenaire, qui tentent de les séparer sans être explicitement au courant de leur relation.
Quant à Riham, elle se sent plus sereine. Il faut dire que son secret pèse bien moins lourd depuis que ses amis la soutiennent. «Au départ, ils essayaient de me dire que ce que je ressens n'est pas vrai, que ce n'est pas une bonne route, que c'est une crise d'adolescence. Aujourd'hui, ils acceptent ma sexualité et me demandent même comment ça se passe avec mes copines!»
*Le prénom a été changé.
src tetu.com
Par TÊTU
Avec Frédéric, Brahim est l'autre vainqueur ex aequo du concours Mister Gay Octobre. Deux gagnants assez atypiques: l'un est papa de jumeaux, et l'autre habite Casablanca, où l'homosexualité reste taboue. Brahim nous en dit plus sur sa vie de gay au Maroc.
Ce mois-ci, Frédéric et Brahim sont les deux gagnants ex aequo au concours Mister Gay Octobre. Qu'à cela ne tienne, il y aura donc deux interviews de vainqueurs! Après Frédéric («Mes enfants sont fiers de leur papa!»), voici Brahim qui en dit un peu plus sur lui et sa vie au Maroc. Il nous offre en outre quelques nouvelles photos de lui, à découvrir en bas de page.
TÊTU: Brahim, peux-tu te présenter en quelques mots?
J'ai 21 ans, je suis étudiant en coiffure et je prends des cours du soir de français à Casablanca, ma ville.
Tu nous as dit que ton copain était Français. Comment vous vous êtes rencontrés?
Mon ami vit ici au Maroc. Nous nous somme rencontrés sur un chat, la première fois. Je ne savais pas s'il cherchait juste un plan ou une vraie relation alors je l'ai laissé venir... et après plusieurs échanges de messages et de coups de téléphone, nous avons décidé de nous rencontrer. C'était un dimanche après-midi, il y a six mois, et depuis nous ne nous sommes plus quittés... dans tous les sens du terme car j'ai du coup emménagé chez lui !
Tu connais la France? Tu es déjà venu à Paris?
J'adore Paris à travers les films notamment, mais je n'ai pas encore eu la chance d'y aller. J'espère que cela va bientôt changer!
«Être sur le site de TÊTU peut représenter un risque, mais je l'assume.»
Quelle est la situation des gays au Maroc? Quelle a été ta propre expérience?
Il existe toujours un tabou très fort sur l'homosexualité au Maroc: peu de gays s'assument réellement même si l'homosexualité est très présente dans notre société. Beaucoup de garçons se définissant comme hétérosexuel peuvent avoir des relations avec d'autres garçons avant le mariage. Et puis un jour, la pression de la société et surtout de la famille les rattrapent, et alors ils se marient et ont des enfants. Pour beaucoup d'entre eux ici, l'homosexualité se définit plus par le comportement actif ou passif dans une relation sexuelle... Il existe aussi beaucoup de prostitution ou de relations entre garçons motivés par l'argent... Si vous venez au Maroc, méfiez-vous des garçons trop faciles qui sont souvent intéressés. Pour ma part, je m'assume en tant que gay avec mon ami et dans notre entourage amical proche, mais ma famille n'est pas au courant.
Mais est-ce que ce n'est pas risqué pour toi d'être affiché sur le site de TÊTU, en tant que Mister Gay?
Ça peut représenter un risque, mais je l'assume. Je ne revendique pas le fait d'être gay mais si cela peut contribuer à la visibilité gay au Maroc, tant mieux.
Pourquoi as-tu souhaité participer au concours?
C'est mon ami qui a eu l'idée: il me disait que je pouvais beaucoup plaire aux Français et il adore me prendre en photo. Visiblement il ne s'est pas trompé et j'ai été très heureux d'être sélectionné puis de gagner le concours!
Est-ce que tu t'attendais à remporter le titre?
Moi non, mais mon copain oui: il était sur que j'allais gagner dès qu'il a envoyé les photos!
Qu'est-ce qui a joué en ta faveur selon toi?
Je ne sais pas vraiment, peut être mes yeux... Mais je pense que les photos un peu sexy m'ont beaucoup aidé.
Tu as envie de faire passer un message à ceux qui ont voté pour toi?
Tout d'abord je tiens à les remercier: Français, Marocains ou autres, j'ai été très touché par vos votes et très heureux de remporter l'élection. Je voudrais montrer l'image d'un Maroc qui bouge où les mentalités évoluent, même s'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir... Inch Allah comme on dit chez moi!
Brahim nous a envoyé d'autres photos de lui, à découvrir sur tetu.com en bas de page
Le phénomène de la violence à l’encontre des enfants s’amplifie et devient de plus en plus inquiétant aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. La situation est jugée critique et urgente au Maroc.
L'association «Touches pas à mon enfant » ainsi que l’ensemble des acteurs sociaux qui travaillent auprès des enfants font état d’un constat alarmant des abus sexuels faits aux enfants. Plusieurs centaines de cas sont recensés pendant ces quatre dernières années. Grâce au travail des associations, un grand mur de silence a été brisé. La société marocaine a pu se débarrasser de certains tabous et dénoncer un crime qui n’est pas nouveau.
Les abus proviennent d’individus, mais aussi de réseaux de pédophilie dont plusieurs ont été démantelés par les autorités. Plusieurs rapports (CMDH, Unicef…) tirent la sonnette d’alarme et mettent l’accent sur l’aggravation du phénomène.
Face à la recrudescence de ce phénomène, les autorités marocaines sont appelées à réagir. Les associations réclament la mise en place de centres d’accueil spécialisé afin de prendre en charge psychologiquement les enfants victimes d’abus sexuel et des centres d’écoute pour offrir un appui juridique et social aux familles des victimes. Elles incitent aussi l’administration judiciaire à prendre les mesures nécessaires et sévères contre les coupables.
Dans l’absence d’éducation sexuelle, une sensibilisation et une prise de conscience de la gravité de la pédophilie sont nécessaires. Il est donc indispensable de rallier tous les acteurs (associations, médias, artistes, institution religieuse…) afin de relayer ce phénomène et le porter sur le débat public.
Par Habibou Bangré
INTERVIEW. L'un des fondateurs de ce magazine gay marocain dément une «fausse information» des islamistes selon laquelle il ne serait plus diffusé que sur internet. Samir Bargachi confie aussi les points forts du prochain numéro.
Mithly est très populaire. Le premier numéro du seul magazine LGBT du monde arabe – tiré en avril à 200 exemplaires, faute d’autorisation officielle – s’est rapidement épuisé. Quant à la version web, elle comptait 500.000 visiteurs marocains au terme du mois de lancement. Accueil également chaleureux en Algérie, en Tunisie et en Egypte.
Cependant, les détracteurs donnent de la voix. Les autorités saoudiennes ont ainsi bloqué l’accès à mithly.net. Au Maroc, où l’homosexualité est passible de trois ans de prison, les islamistes stigmatisent le média créé par le groupe LGBT Kifkif. Mais l’équipe ne veut pas baisser les bras et prépare son prochain numéro (versions papier et web) pour début juin. Les précisions de Samir Bargachi, coordinateur général de Kifkif, installé en Espagne.
TÊTU: Mithly ne plaît pas beaucoup aux islamistes…
Samir Bargachi: Le journal (islamiste) Attajdid a fait circuler une information complètement fausse, disant que Mithly ne sera désormais plus qu’une version internet. En fait, Mithly aura toujours une version papier, mais pas tous les mois. Par ailleurs, à plusieurs reprises, Attajdid a parlé des membres de Kifkif de façon très négative. Et il met aussi souvent en danger la vie des membres du groupe – dont certains sont connus – en publiant leur photo, leur nom et leur prénom.
«Le prochain dossier sera consacré à la gay pride au Maroc, le 27 juin.» Le deuxième numéro de Mithly, uniquement en ligne et en arabe, consacre un dossier au suicide chez les homos marocains. Qui sont ceux qui ont tenté de mettre fin à leurs jours?
Il y a notamment le témoignage d’homosexuels des camps de réfugiés sahraouis à Tindouf (Sud algérien, ndlr). Ils se sont enfui parce qu’ils avaient beaucoup de difficultés pour vivre leur homosexualité mais, une fois rentrés de façon illégale au Maroc, ils rencontraient des problèmes avec des membres de leur famille, très conservatrice. Il y a aussi le témoignage de Marocains qui ont quitté leur pays après une tentative de suicide, en espérant qu’à l’étranger ça irait mieux.
A quoi sera consacré le prochain dossier?
A la gay pride au Maroc, le 27 juin, et à sa célébration dans le reste monde arabe. Au Maroc, il n’y a pas une gay pride dans la rue mais beaucoup d’activités alternatives et symboliques organisées par les membres de Kifkif. Pour cette édition, il y aura une pièce de théâtre privée et une cérémonie de chandelles. L’idée est que chacun se prenne en photo avec une chandelle et qu’ensuite nous mettions la photo sur notre site. Nous avons lancé ce concept il y a trois ans parce que le PJD (Parti pour la justice et le développement, islamiste) disait que les homosexuels n’existaient pas au Maroc: nous voulions lui montrer qu’il avait tort.
source tetu .com
Le premier magazine homosexuel vient de paraître au Maroc.
Clandestin - il n'a pas pu obtenir un numéro de dépôt légal ni d'autorisation de publication - il est accessible sur internet, mais aussi en version imprimée, vendue sous le manteau.
"Mithly", c'est son titre, signifie à la fois "homo" et "comme moi" en arabe.
Le support en langue arabe est financé par l'Union européenne.
Au sommaire du 1er numéro figurent des articles sur le coming out, la journée mondiale de la femme, des nouvelles de la communauté LGBT dans le monde et une analyse du projet de société défendu par les islamistes légaux du Parti justice et développement (PJD).
Voir le site : mithly.net.
Source : Rue89.