Et si Cendrillon était un homme? Et si cet homme était homosexuel? Voici le propos de la nouvelle pièce de Sébastien Ministru, représentée au Théâtre de la Toison d’Or.
Comme dans le conte de fées, Cendrillon, vendeur d’olives, est invité au bal par Marie-France, assistante et amie coincée du prince. Bien entendu, ce dernier tombe immédiatement amoureux de Cendrillon, incarné avec sensibilité par Frédéric Nyssen. Sauf que le doux prince capricieux (Antoine Guillaume, parfait en homo maniéré) n’a pas encor fait son coming out et que la loi sur le mariage gay n’est pas encore instaurée Dans "Cendrillon, ce macho", on découvre donc l’après-bal du conte de fées tout en ayant l’impression d’être plongé dans une fête perpétuelle: les scènes, très courtes, sont entrecoupées de chansons en play-back (Lara Fabian, Mylène Farmer, musique disco, etc.) interprétées par les personnages, sur des chorégraphies particulièrement comiques.
Joyeux mélange des genres
Mélange de cabaret et revue version homo, les saynètes et les chansons s’enchaînent à un rythme soutenu dans un déluge de strass et paillettes. Ici, il n’est pas vraiment question de réfléchir à l’identité homosexuelle et à la survivance des clichés: le mot d’ordre est le divertissement. L’homo sympa et viril côtoie ses deux frères travestis, sa Marraine, cocaïnomane et adepte de partouzes, ainsi qu’un styliste surexcité (Jean-François Breuer, pétillant): un joyeux méli-mélo!
Si certaines répliques pleines de piquant provoquent un rire contagieux, d’autres scènes manquant de finesse montrent quelques signes de faiblesse et font figure de prétexte par rapport aux play-back. Pourtant, cela passe presque inaperçu, les acteurs, excellents, portant le texte avec appoint. Maman et ses copines sont les reines du spectacle tandis que Laurence Bibot, hilarante en Marraine dépravée débauche l’amie du prince, frustrée, Julie Duroisin, qui dévoile une nouvelle facette de son talent.
Un spectacle qui donne envie de poursuivre la soirée Chez Maman.