Par Sylvain Zimmermann
Le célèbre portrait de Mona Lisa n’a pas fini d’alimenter les thèses les plus folles. Dernière en date: un italien du nom de Silvano Vincenti a expliqué mercredi lors d’une conférence de presse à Rome qu’un amant supposé de Léonard de Vinci avait servi de modèle pour peindre Joconde !
On ne compte plus les explications de chercheurs ou d’illuminés convaincus d’avoir réussi à percer le secret de la Joconde. On a beaucoup parlé de son sourire énigmatique, d’indices répartis sur la toile... Mais une hypothèse toute fraîche vient d’être avancée par des scientifiques italiens: un jeune homme aurait servi de modèle à Léonard de Vinci pour peindre la célèbre Mona Lisa!
Silvano Vincenti, président du Comité national pour la valorisation des biens historiques, a assuré hier devant la presse étrangère à Rome qu'un jeune assistant du génie de la Renaissance appelé Salai servit de modèle pour la Joconde. Salai, de son vrai nom Gian Giacomo Caprotti, entré au service de l'artiste à 16 ans et resté 25 ans à ses côtés, aurait été sa muse et son modèle pour plusieurs tableaux.
De Vinci entrenait une relation «ambiguë» avec son modèle
Durant sa présentation, Silvano Vincenti a ainsi souligné de fortes similitudes entre les traits des visages des protagonistes du Saint Jean Baptiste (ci-dessus à gauche) et L'Ange incarné avec le nez et la bouche de Mona Lisa. De plus, le chercheur a expliqué que les deux hommes entretenaient une relation «ambiguë» et étaient probablement amants.
Autre preuve supposée pour étayer sa thèse: Léonard de Vinci aurait peint dans les yeux de La Joconde un minuscule L pour Leonardo et un S pour Salai! Ce n’est pas la première fois que l’on évoque l’homosexualité supposée de Léonard de Vinci pour expliquer son travail. L’artiste était il est vrai, entourée d’assistants… Mais cette nouvelle thèse ne convainc pas le Louvre, propriétaire de La Joconde.
Une peinture souvent objet de sur-interprétations
Le musée rappelle que «le tableau a été soumis à toutes les analyses de laboratoire possibles en 2004 et en 2009. Aucune inscription (lettre ou chiffre) n'a été décelée lors de ces examens». Et le Louvre d’ajouter: «Le vieillissement de cette peinture sur bois a provoqué un grand nombre de craquelures dans la matière picturale, qui sont à l'origine de nombreuses formes qui ont souvent été l'objet de sur-interprétations».
Sûr de sa découverte, de Silvano Vincenti a appelé les spécialistes du Louvre à «être sérieux et reconnaître» qu'ils se trompent, il a offert sa collaboration avec l'envoi d'une équipe pour faire «des prélèvements de petits fragments de peinture» là où se trouveraient les chiffres et lettres «pour voir s'ils ont été faits à l'époque ou sont apparus avec le temps». La Joconde, qu’elle ait été inspirée par homme ou une femme, n’a pas fini de faire tourner les têtes.
En bonus, ce reportage de France 2 sur toutes les thèses (même les plus farfelues) qu'ont inspiré la Joconde:
Photo: DR.
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