Suisse : les associations LGBT en justice contre les propos homophobes

Les associations LGBT suisses partent en guerre contre l'homophobie en politique. Une série de plaintes pénales a été déposée contre un texte de jeunes UDC du Valais qualifiant l'homosexualité de "comportement déviant".
29 plaintes individuelles ont été déposées auprès du juge instructeur du Bas-Valais par des membres d'associations LGBT romandes et nationales contre un texte diffusé lors de la dernière Journée mondiale contre l'homophobie qualifiant l'homosexualité de "comportement déviant".

Ces propos émanant des jeunes de l'UDC (Union démocratique du centre), un parti politique suisse de droite, moralement conservateur, ont été jugés injurieux et inacceptables par les plaignants qui se disent prêts à faire entendre leur voix jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme si nécessaire.

"Le texte banalise l'homophobie. Il envoie un signal négatif aux jeunes homosexuels et contribue à exclure une partie de la population", estime un membre du comité de l'association neuchâteloise Happy Gays dans la presse suisse.

Le président de l’UDC du Valais romand, Oskar Freysinger s'est solidarisé avec son camarade de parti, expliquant dans le Tribune de Genève qu'"il n’a rien d’insultant pour les homosexuels. Dans le dictionnaire, un "comportement déviant' signifie simplement qu’il s’écarte de la norme".

La plainte veut servir d'exemple, comme le procès intenté en France au député UMP du Nord Christian Vanneste qui avait qualifié l'homosexualité de "danger pour l'humanité".

La plainte en cours vise les auteurs du texte, pas le parti dont ils sont membres, et fait référence à la législation anti-raciste, aucun texte de loi ne sanctionnant explicitement les propos homophobes en Suisse. Mais l'avocat des plaignants estime que les mesures législatives contre la discrimination peuvent concerner d'autres groupes de personnes comme les homosexuels. src e-llico