Inde : un maître du yoga contre la dépénalisation de l'homosexualité

Un célèbre maître du yoga en Inde a introduit un recours en justice contre la décision la semaine dernière par la Haute cour de Delhi de dépénalisation de l'homosexualité entre adultes, a rapporté jeudi la presse locale.
Swami Baba Ramdev s'est pourvu devant la Cour suprême en estimant que la Haute cour avait "péché" en légalisant "des actes sexuels non naturels", selon le journal Indian Express. Il a jugé que l'homosexualité était une "maladie (qui) peut être soignée comme n'importe quelle autre malformation congénitale".

"Cela peut être soigné par le yoga, par le 'pranayama' (des exercices de respiration, Ndlr) et d'autres techniques de méditation", a expliqué le yogi dans son recours devant la plus haute juridiction de l'Inde.

Dans un entretien au quotidien Times of India, Swami Ramdev pense aussi que l'homosexualité provoque "une banqueroute psychologique" et qu'elle est contraire à "Dieu et à la création".

Ce gourou du yoga a de nombreux adeptes parmi les dizaines de millions de personnes appartenant aux classes moyennes hindoues qui suivent ses enseignements diffusés à la télévision.

Conformément au système juridictionnel de l'Inde, n'importe quel justiciable peut contester une décision de justice devant une juridiction de degré supérieur.

Ainsi, l'astrologue Suresh Kumar Kaushal s'est également élevé contre l'arrêt de la Haute cour en arguant que si les rapports sexuels entre adultes de même sexe sont légalisés dans toute l'Inde, "des gens réclameront demain de pouvoir faire l'amour avec des animaux".

La Haute cour de Delhi a dépénalisé le 2 juillet les rapports sexuels entre gays et lesbiennes adultes, dans un arrêt historique qui bat en brèche une législation du colonisateur britannique de 1860 considérant l'homosexualité comme un crime.

Cette décision de justice a été autant saluée par des milieux associatifs que dénoncée par des groupes religieux d'une République indienne démocratique, laïque et multiculturelle, mais réputée prude et conservatrice.

Le gouvernement indien n'a pas introduit de recours contre cet arrêt.
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