5 juillet 2009
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Immortalisé par l'acteur John Lone qui interpréta son personnage à l'écran dans "M. Butterfly", Shi Pei Pu est décédé mardi. Il avait été au centre d'une fascinante histoire d'espionnage entre la France et la Chine mêlée d'une toute aussi fascinante histoire de trouble dans les genres…
David Cronenberg avait tiré de son histoire un film fascinant sur l'identité sexuelle : "M. Butterfly". Shi Pei Pu est mort mardi à son domicile parisien, à l'âge de 70 ans.
Dans les années 70-80, cet artiste chinois avait été au cœur d'une rocambolesque affaire d'espionnage qui lui avait valu une condamnation à 6 ans de prison en 1986 avant d'être gracié l'année suivante.
Vingt ans durant, de 1964 à 1984, il avait eu une liaison avec un employé de l'ambassade de France à Pékin, Bernard Boursicot, qui pendant tout ce temps avait été persuadé que Shi Pei Pu était une femme et lui avait donné un fils.
Bernard Boursicot ne découvrira la réalité qu'en 1983 après l'arrestation des deux hommes à Paris. Le Français est alors inculpé "d'intelligence avec des agents d'une puissance étrangère". Il comprendra aussi qu'il a été manipulé par Shi Pei Pu et les services chinois pendant de longues années.
Au cours de années précédentes, il avait en effet livré aux Chinois des dizaines de documents, essentiellement des dépêches d'agence, des articles de presse et des rapports écrits par son ambassadeur.
Lors du procès, Bernard Boursicot, assure qu'il a trahi par amour pour Shi Pei Pu, pour pouvoir poursuivre sa relation avec lui, une relation menacée par les interdits qui pèsent alors en Chine sur les relations entre Chinois et étrangers, mais aussi pour préserver l'avenir de "leur" fils.src e-llico