Tout le monde connaît ou a déjà entendu parler de Luis Mariano, jeunes et vieux. On a tous écouté ses chansons adorées par nos grands-mères et ses chants de Noël passaient en boucle pendant notre enfance. Oui mais voilà un tabou reste persistant, une vieille hypocrisie continue de perdurer, on ne parle jamais ou très peu de sa vie intime, de ses préférences sexuelles.
La réalité n’a pourtant rien de déshonorante, Luis Mariano au damne de ses admiratrices était vraisemblablement homosexuel ou au mieux bisexuel.
Luis Mariano, de son vrai nom Mariano Eusebio González y García, (13 août 1914 à Irùn - 14 juillet 1970 à Paris) fut un ténor basque qui accéda à la célébrité en 1945 avec La belle de Cadix, opérette de Francis Lopez. Il devint alors, à la scène comme à l’écran, le prince de l’opérette.
Sa tombe à Arcangues est encore visitée et fleurie par ses fans plusieurs dizaines d’années après son décès.
Pourtant les gardiens du temple refusent qu’on évoque les inclinaisons amoureuses du latin qui faisaient pâmer d’amour les femmes de sa génération.
Il fallait cacher la vérité de peur de perdre ce public nombreux de groupies qui rêvait d’un amour possible avec l’homme et son magnifique organe vocal.
Ce n’est pas un coming out, bien des années après ce n’est pas salir la mémoire d’un homme que d’évoquer cela, c’est même particulièrement intéressant lorsque les chanteurs Gays font autant chavirer le coeur des foules hétéro, cela participe au phénomène de fantasme collectif. Littéralement, on ne désire que ce qu’on ne peut posséder.
C’est même particulièrement charmant d’imaginer que lorsque Luis chantait les yeux de velours de la belle de Cadix il pensait peut-être au regard d’un jeune éphèbe.
Tout cela n’enlève rien à sa grandeur, au contraire ni ne le ghettoïse, cela permet de nourrir une légende par le biais de la petite histoire.
Les chanteurs sont des êtres androgynes masculin-féminin et c’est pour cela sans doute qu’ils sont si complets et fantasmatiques.
Personne ne devrait avoir peur d’avouer da part féminine et de craindre le jugement, de faire sa honteuse...
On comprend mieux certaines tenues roses de Luis, certains slips bien ajustés sur les photos kitschs de sa discographie ou de sa vie publique !
par Frédéric Vignale
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