Cyril Couderc, enseignant depuis 10 ans dans un établissement privé évangéliste alsacien, a été mis à la porte du fait de son homosexualité. Après une dépression, il a cosuluté la Halde et envisage de porter plainte.
A 35 ans et après dix années passées à enseigner au sein du collège Daniel, un établissement privé protestant évangéliste du Haut-Rhin, Cyril Couderc (photo) s'est vu intimer par sa hiérarchie l'injonction de "guérir" de son homosexualité ou de quitter l'école.
C'était lors de la dernière rentrée scolaire, celle de l'année 2010/11. Il est alors écarté et remplacé, la direction ayant découvert qu'il était homosexuel et partageait sa vie avec un homme.
Un mode de vie jugé "incompatible avec les valeurs de l'établissement" selon la hierarchie de collège privé de la commune de Guebwiller, hors contrat avec l'Education nationale.
Ce mercredi matin sur RMC, Cyril Couderc racontait les propos de son ex-directeur : "Il m’a dit qu’il ne voulait absolument plus que j’ai aucun contact, quel qu’il soit, avec les élèves, que j’étais un danger pour les enfants. Il m’a expliqué que c’était une maladie de l’âme et qu’il fallait rentrer dans un processus d’aide, pour pouvoir regagner une identité plus 'normale'". On lui proposera une "cure de désintoxication" de neuf mois en Espagne, censée soigner son homosexualité.
Une période de dépression suit son exclusion avant que Cyril Couderc ne surmonte le traumatisme et décide de riposter à la discrimination manifeste dont il a été l'objet.
Il envisage de porter plainte devant la Halde, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité.
Son ancien établissement campe quant à lui sur ses positions. Luc Bussière, le président de l’association gestionnaire du collège prétend "respecter l'homosexualité", mais avoir un "problème par rapport au modèle que l’on veut donner au niveau des enfants".
"C’est dommage parce qu’on perd quelqu’un de qualité mais il y a une incohérence avec le projet de l’établissement clairement affiché et puis ce choix de vie. C’est un choix que l’on respecte mais qui est incohérent avec notre vision de l’établissement et l’éthique que les parents et l’association ensemble mettent en avant » a-t-il dit à France 3.
src e-llico
/fdata%2F1632090%2Favatar-blog-1026510226-tmpphpFuHV7Y.jpeg){kind=avatar}